Abstract
On propose de faire dialoguer l’interprétation que Martha Nussbaum donne de la conception aristotélicienne de la vie bonne avec les lectures « perfectionnistes » de Michel Foucault, Pierre Hadot et Stanley Cavell. Ces lectures permettent d’apporter de précieux éléments de réponse à la difficulté soulevée dans l’appendice à la troisième partie de La Fragilité du bien : rendre compte de la tension, chez Aristote, entre un modèle de la vie bonne entièrement « humain », tel qu’il est développé dans la plupart de ses écrits, et les affirmations du livre X de l’ Éthique à Nicomaque à propos de l’excellence et de la perfection (le caractère « divin ») de la vie théorétique. Plusieurs pistes de réponse sont explorées avant une hypothèse de travail permettant de concevoir de manière originale le rapport entre l’« humain » et le « divin » au sein de l’éthique aristotélicienne.