Abstract
Quand, en 1747, Diderot et d’Alembert reprennent la direction de l’Encyclopédie, ils héritent d’un projet conçu au départ comme une traduction de la Cyclopaedia d’Ephraïm Chambers. Celle-ci ayant laissé son empreinte sur ce qui sera présenté par la suite comme un ouvrage original, les éditeurs seront souvent amenés à revenir sur leur relation au modèle anglais. Dans les polémiques autour de la publication des premiers volumes, les emprunts à Chambers, entre autres, ont été relevés par les défenseurs de la religion, qui accusaient les encyclopédistes à la fois de plagiat et d’impiété. À partir de ces remarques, cet article propose de considérer la contribution de l’abbé Mallet, l’un des premiers collaborateurs recrutés par Diderot et d’Alembert, et auteur de plusieurs centaines d’articles de l’Encyclopédie. Définir ce qui y relève de l’emprunt ou de l’invention révèle des erreurs majeures dans l’histoire de la réception de cet ouvrage, ce qui nécessite une réévaluation de son théologien principal.