Abstract
Dans cet article, je cherche à démontrer que la dernière monographie de Heinrich Wölfflin, Italien und das deutsche Formgefühl (1931), n’a pas participé, comme on le croit souvent, au développement d’une histoire de l’art raciste à l’époque nazie. Au contraire, je suggère que Wölfflin a rejeté toute approche nationaliste de l’art : il n’a pas insisté sur sa propre germanité pour la glorifier, mais pour souligner la relativité de sa perspective d’historien de l’art suisse allemand. À la suite de Dürer, Goethe et Humboldt, Wölfflin n’a jamais cessé de promouvoir la compréhension interculturelle. Selon lui, ce n’est qu’à travers le dialogue et la traduction que nous pouvons atteindre une expérience universelle de l’humanité.