Abstract
Résumé La théologie de Numénius, qui définit le premier dieu comme un principe totalement simple, solitaire et transcendant, a joué un grand rôle dans la construction de l’hénologie plotinienne. Or, si cette dernière est en partie héritière des réflexions médioplatoniciennes, elle marque également un véritable tournant dans l’histoire du platonisme. Tandis que le premier principe de Numénius exprime l’unité parfaite de l’être et de l’intellect, l’Un de Plotin est « au-delà de l’être » de manière absolue. Cette différence a des conséquences décisives, tant sur la manière de concevoir le rapport du premier au second principe, que sur l’interprétation de la relation de l’Intellect divin à son objet. Cet article se propose d’analyser, à travers une étude de la conception du premier principe chez Plotin et Numénius, l’apport métaphysique que représente l’existence d’un principe au-delà de l’être.