Abstract
Cet article développe l’argument initialement présenté dans mon livre Hegel’s Aesthetics: The Art of Idealism, en prêtant plus d’attention aux termes mêmes de Hegel dans la troisième partie de ses leçons sur l’art. La troisième partie contient l’argument de Hegel selon lequel l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique et la poésie nous permettent de contempler le statut ontologique de concepts cruciaux tels que l’espace, le temps, la personnalité et le sentiment. En particulier, j’explore comment le concept de jeu pourrait être utilisé pour saisir comment Hegel comprend chacun des arts. Étant donnée la prédominance du jeu dans les philosophies esthétiques de Kant et de Schiller, le relatif oubli de ce concept chez Hegel est surprenant. Reprenant une suggestion de Georg Bertram selon laquelle les humains se mettent toujours « en jeu » dans l’expérience esthétique, je propose d’interpréter chacun des arts, de l’architecture à la poésie, nous permet de jouer en attirant notre attention sur la manière dont notre monde se forme avec ce que nous entendons, voyons ou ressentons. Je me tourne en particulier vers la différenciation hégelienne entre les différents types de poésie, en tant que plus haute manifestation de l’art, en considérant les différences entre la poésie épique, lyrique et dramatique et leurs ramifications respectives dans la formation du soi. Je conclus en analysant la capacité du drame à mettre en jeu notre idée de nous-mêmes en tant qu’agents, et soutiens que notre plaisir dans ce type de jeu explique, dans une certaine mesure, notre amour de l’art.