Diogène 209 (1):154-164 (
2005)
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Abstract
Résumé Le réel conçu comme réalité humaine, c’est-à-dire comme mélange de l’imaginaire, de la mythologie, de l’affectif, de la chair, des passions, des souffrances, de l’amour est toujours surprenant, plein de possibilités et difficile à saisir. Une pensée qui serait adaptée à la réalité complexe de notre patrie terrestre ne peut pas être un réalisme trivial se contentant de l’ordre établi et admettant la victoire des victorieux. Au contraire, la compréhension de la réalité, la lucidité sont souvent le résultat d’une révolte éthique contre le fait accompli, contre la certitude. La pensée proposée par Morin tente de dépasser les alternatives entre d’un côté, le pire : l’utopie qui se croit réaliste, et de l’autre l’utopie qui se sait utopie, qui est donc inoffensive, en dehors du réel. L’espérance est d’introduire la poésie de l’intensité dans la réalité, de résister aux forces oppressantes du pseudo-réalisme en cultivant le jardin de notre patrie terrestre.