Abstract
Georges J. D. Moyal - Deux notes sur l' «imparfaite science» du geometre athee - Journal of the History of Philosophy 43:3 Journal of the History of Philosophy 43.3 277-300 Deux notes sur l'« imparfaite science » du géomètre athée Georges J. D. Moyal Deux questions. La Ve Méditation de Descartes vise à démontrer que l'existence d'un Dieu vérace est la condition nécessaire de toute science. En effet, Descartes y écrit ceci : « . . . je remarque que la certitude de toutes les autres choses en dépend si absolument [sc. de l'existence de Dieu], que sans cette connaissance il est impossible de pouvoir jamais rien savoir parfaitement. » Ce qui le mène, bien entendu, d'abord à reconnaître que « . . . si j'ignorais qu'il y eût un Dieu [ . . . ] je n'aurais jamais une vraie et certaine science d'aucune chose que ce soit, mais seulement de vagues et inconstantes opinions » et par là même, à refuser ensuite cette parfaite science au géomètre athée : « Or, qu'un athée puisse connaître clairement que les trois angles d'un triangle sont égaux à deux droits, je ne le nie pas ; mais je maintiens seulement qu'il ne le connaît pas par une vraie et certaine science, parce que toute connaissance qui peut être rendue douteuse ne doit pas être appelée science . . . » Il faut reconnaître qu'il y a à nos yeux, aujourd'hui, quelque chose de surprenant à ce que le géomètre athée se voie ainsi refuser cette parfaite science..