[Paris]: Aubier (
1970)
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Abstract
L'Essai sur le mal n'est pas seulement l'exposé d'une doctrine parmi d'autres relatives au " problème du mal ". Il introduit une autre manière de philosopher. Si la réflexion prend d'emblée l'allure d'une méditation sur le mal, sur l'injustifiable, c'est que l'auteur est convaincu qu'il n'y a pas de " salut par la connaissance ", qu'il n'y a pas de lieu privilégié d'où le philosophe, qui contemplerait de haut la condition de l'homme en découvrant son essence, serait en mesure de révéler au sujet concret de l'expérience la vérité de ce qui existe. Il ne va vers le vrai qu'en payant de sa personne. Par une réflexion immanente à l'expérience, il se livre tout entier aux questions qu'elle fait surgir. Et c'est par la fidélité à la vérité de la question elle-même que s'enfante de celle-ci, dans le sujet qui la porte et qui accepte de se laisser transformer par le progrès de la réflexion, la certitude de la réponse. Jean Nabert n'est pas un philosophe du commentaire indéfini de l'" errance " ou de la finitude. Il veut une réponse.