Abstract
La thèse typiquement plotinienne de la non-descente partielle de l’âme n’est pas le simple reflet de la capacité personnelle de Plotin à remonter par lui-même vers le principe - comme on l’a longtemps suggéré faute de mieux -, mais la reformulation plotinienne d’une doctrine précise, l’?µ???s??? gnostique/hermétique, l’élu gnostique - le «pneumatique» plus précisément -, dont l’âme demeure consubstantielle au Plérôme divin, ne perdant jamais son lien substantiel avec lui et se trouvant par là même assuré du salut. L’âme non pas simplement parente du divin comme l’enseignait déjà Platon, mais véritablement non descendue et consubstantielle à lui , telle que l’échafaude Plotin, accorde donc à tout homme ce lien ininterrompu et indissoluble avec les réalités les plus hautes que la gnose réservait seulement à quelques-uns. L’audace revendiquée sur ce point par Plotin , consiste à s’opposer non à des adversaires platoniciens en vérité ici introuvables, mais à des gnostiques platoniciens, des «séthiens» qui fréquentent son École et s’accordent à eux seuls le pouvoir d’atteindre l’Intelligible , tandis que, de l’avis du philosophe néoplatonicien, «toute âme est fille du père de là-bas»