Abstract
L’image du XVIIIe européen est celle d’une époque éprise de liberté et de raison. A l’opposé, l’Afrique, bien que matériellement riche, baigne dans l’ignorance, l’obscurantisme et la superstition. C’est dans ce contexte que Hegel, dans son projet d’historiciser la philosophie, arrive à exclure le continent du cours de l’histoire universelle. A travers sa phénoménologie, il démontre que seule l’Europe en général et la race germanique en particulier a pu se libérer des conditions extérieures et intérieures et se débarrasser des limitations et penser l’universalité. En invitant l’Afrique à en faire autant pour son développement, l’idéaliste allemand dévoile d’une part les motifs qui l’ont poussé à mettre l’Afrique et ses habitants hors-jeu et prescrit d’autre part aux intellectuels africains une démarche à suivre pour le décollage du continent.