Abstract
Pierluigi Piovanelli | : Tacite est le seul témoin explicite d’une persécution des « chrétiens » de Rome à la suite du célèbre incendie de la capitale, en 64 de notre ère, une catastrophe dont la population aurait attribué la responsabilité criminelle à l’empereur Néron, si les adeptes de cette « superstition pernicieuse » originaire de la Judée n’avaient pas été opportunément identifiés comme les coupables. Si, d’un côté, il est facile de comprendre la nécessité pour le pouvoir impérial de trouver rapidement des boucs émissaires, de l’autre, il n’est pas aisé de concevoir les raisons qui firent que le choix se porte sur les membres d’un groupe sectaire judéen tout à fait marginal. L’examen de quelques textes clés de Flavius Josèphe et des écrits apocalyptiques contemporains permet de mieux comprendre quelles étaient les attentes des milieux radicaux judéens et quelle était la perception que les Romains pouvaient avoir de ceux qui, à leurs yeux, n’étaient que des agitateurs et des brigands. | : Tacitus is the only witness to the persecution of the “Christians” in Rome following the famous fire of 64 CE that severely burned the capital city ; a catastrophe for which Nero would have been considered responsible had the followers of that “most mischievous superstition” of Judean origins not been identified as the culprits. If, on the one hand, it is easy to understand the urgency for the imperial power to find scapegoats, on the other hand, it is not so easy to imagine the reasons why the members of a Judean sectarian, marginal group were eventually chosen. A new look at a series of key passages from the writings of Josephus and contemporary apocalyptic texts allow us to have a better understanding of the expectations at work among the members of Judean radical groups, as well as the perception that Romans could have had of those who, in their opinion, were simply agitators and bandits