Abstract
L’essai de rapprocher le monde de Dante dans sa complexité de la spiritualité et des constructions théologiques de Denys l’Aréopagite n’a pas encore produit un résultat unanime. Malgré une proximité de thèmes, la richesse des formes du monde dantesque, sa sensibilité aux événements historiques et la figure de Béatrice semblent, au moins en partie, résister à l’intensité silencieuse de la théologie dionysienne. L’article met en évidence le caractère décisif de la question de l’obscurité dans la tentative d’établir un rapport entre la perspective dantesque et celle de Denys. À partir de la sémantisation variée du rapport entre la lumière et les ténèbres à l’œuvre chez Dante, on cherche à établir la persistance d’une inspiration dionysienne – avec une attention particulière à l’articulation entre la vision de Dieu, l’obscurité et le mouvement du désir –, telle qu’elle émerge du Chant XXXIII du Paradis.