Abstract
Résumé Qu’est-ce qui fait, selon Leibniz, que notre monde peut être dit le meilleur possible? Plusieurs interprétations, qu’il n’est pas toujours possible de concilier, ont été proposées. Il serait le meilleur, parce qu’en lui les créatures raisonnables obtiendraient le plus de félicité, parce qu’il réaliserait la plus grande quantité d’être et de réalité au total, ou encore parce qu’il serait celui qui associe les lois les plus simples avec les phénomènes les plus riches et les plus variés. L’objet de cet article est de montrer que le meilleur est à comprendre au sens de la méthode de Formis optimis, c’est-à-dire comme ce qui renvoie, dans un genre donné, à la forme la plus déterminée. Celle-ci est à la fois unique et la plus rationnelle. Ainsi, la perfection du monde ne vient pas de ce qu’il concentrerait la plus grande quantité d’essence et de bien (perfection quantitative), mais de ce qu’il constitue l’ordre le plus intelligible, où chaque chose, sans être forcément la plus parfaite en elle-même, contribue pourtant à l’harmonie universelle, cette unité d’une multiplicité qui remplit au mieux les fins divines (perfection qualitative ).