Abstract
En deux textes importants Paul Ricœur présente sa pensée éthique : en premier lieu, dans les études 7, 8 et 9 de Soi-même comme un autre (1990) et, onze ans après (2001), dans l’article « De la morale à l’éthique et aux éthiques » dans Le juste 2. Comme on le sait, la discussion dans Soi-même comme un autrepasse de l'éthique à la morale et à la sagesse pratique. Le présent article met l'accent sur les implications de la refonte de cette relation par Ricœur dans sa présentation de 2001. Ricœur y inverse son ordre, en commençant par la morale du devoir, dont l’origine doit être pensée avant l’éthique de la vie bonne, devenue entre-temps « éthique antérieure ». Deux problèmes se posent alors : quel est le fondement du devoir et de l’obligation? Quelle est la relation entre sagesse pratique et les « éthiques postérieures », nouveau titre donné à « la sagesse pratique »? Nous incorporons enfin une donnée essentielle que Ricœur développe dans son écrit Amour et justice, en vue de compléter son plus récent panorama de l’éthique.