Abstract
Dans cet article, nous revisitons le premier site de la "Promenade Vernet" du "Salon de 1767" à l'aune de la théorie du modèle idéal exposée dans la "Lettre-préface" du même ouvrage. Si cette conception de l'idéalité constitue une charge contre la théorie de la "belle nature" de l'abbé Batteux, Diderot vise à travers elle toute une tradition esthétique qui confère à l'art la mission de faire voir la nature comme un ouvrage divin. Diderot, dans cette promenade, mobiliserait donc les paysages de Vernet pour subvertir toutes les catégories de l'esthétique de ses prédécesseurs, et, par là même, pour donner son congé à toute forme de transcendance dans la nature.