Abstract
Résumé À partir d’une relecture de la « certitude sensible », le présent article essaie de montrer que, contrairement à la lecture qui prévaut, notamment en herméneutique, Hegel a accordé au langage une importance décisive dans le cadre de sa philosophie. Loin d’être le non-dit radical de sa philosophie, le langage occupe aux yeux de Hegel le statut d’élément pré-phénoménologique ou de condition de possibilité ultime de tout advenir à soi de l’Esprit : c’est parce que l’Esprit existe comme langage que la conscience, du moment qu’elle prend la parole, peut advenir à elle-même en sa vérité.A careful reading of the opening chapter of the Phenomenology of Spirit on “sense-certainty” shows that, contrary to the received view, notably in hermeneutics, Hegel did give decisive importance to language within his philosophy. Far from being the radical unspoken element of his philosophy, language has for Hegel the status of a pre-phenomenological element, of an ultimate condition of possibility for any self-manifestation of Spirit : it is because Spirit exists qua language that consciousness, so soon as it speaks, may become manifest to itself in its truth.