Abstract
L'historiographie française prête une attention croissante à l'échelle microscopique, en associant essentiellement cette dernière à la microstoria italienne. Il existe pourtant, au Royaume-Uni et en Allemagne notamment, d'autres traditions nationales de « microhistoire », qui proposent des usages différents de ce niveau d'observation. De même, les propriétés prêtées au micro (le primat du local, le refus des explications fonctionnalistes) ne lui sont pas nécessairement spécifiques. À partir d'un objet précis, la question du rapport entre populations et ressources et sa formulation par le modèle dit «homéostatique», l'article s'efforce de nuancer l'idée selon laquelle chaque échelle serait dotée d'attributs qui lui seraient propres. En montrant les convergences possibles entre des niveaux d'observation apparemment incommensurables, il considère que les effets d'échelles dépendent davantage de situations historiographiques locales que de propriétés abstraites.