Abstract
Il est de ces livres qui nous glissent entre les doigts, échappent aux tentatives d’en rendre compte, ironisent sur le projet sérieux que nous avions d’en parler. La morale et ses fables d’Anne Staquet est de ceux-là. Tout d’abord parce qu’il refuse de conclure, et nous prive d’un résultat à pouvoir exposer. En second lieu parce qu’il brouille les cartes de son style oscillant entre roman, pièce de théâtre ou essai philosophique et nous emmène dans une odyssée déstabilisante à la poursuite d’une éthique non prescriptive qui finit par prendre les traits fuyants d’une éthique de la souveraineté. Sans doute, avec un brin d’obstination serait-il possible de résumer de façon classique cet ouvrage: il s’agirait de présenter la thèse générale de l’auteure, donner les grandes lignes de son argumentation et épingler quelques critiques. Quelques éléments sur l’auteure, qui a déjà publié un ouvrage sur la pensée faible de Rovatti et Vattimo (La pensée faible de Vattimo et Rovatti: une pensée-fable