Clio 1 (
1995)
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Abstract
Alors que la « tondue » est une des images fortes de la Libération, les études furent peu nombreuses sur la question.Cette pratique fut pourtant massive et répandue sur l'ensemble du territoire français en 1944-45. Lors de ces tontes, on assiste à une véritable mise en scène du corps de ces femmes. Celles-ci, au-delà de la description d'une pratique de l'épuration extra-judiciaire, sont révélatrices de cette période où les frontières entre vie publique et privée sont largement brouillées. Cette mise en scène ostentatoire laisse alors une grande place au fantasme et à la sexualité. Elle permet de constituer un système de représentation dont les trois facettes sont : la « faute » - la collaboration -, le « châtiment » - l'épuration -, et enfin « une vision de l'avenir » - la reconstruction. Cela permet de mieux comprendre pourquoi ces tontes semblent bien avoir été une « évidence » pour l'époque, et quels ont été les enjeux de cette réappropriation du corps, de la « tondue » en particulier et des femmes en général.