Hermes 43:69 (
2005)
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Abstract
L'article se donne pour objectif de montrer que la notion de rituel chez Goffman est à la croisée de deux grandes traditions intellectuelles : la sociologie religieuse d'inspiration durkheimienne, d'une part, l'éthologie, d'autre part. Dans ses travaux des années 1950 sur les « rites d'interaction », l'inspiration de Goffman est quasi-exclusivement durkheimienne. Les interactions sont des cérémonies que de petits prêtres rendent à de petits dieux. Mais Relations in Public marque un tournant: l'analyse des interactions, sous l'influence de l'éthologie, devient beaucoup plus comportementale. Dans ses tout derniers travaux, l'analyse conversationnelle prend le relais de l'éthologie. Goffman réduit l'interaction à un déroulement de séquences formalisées. Les dieux sont redevenus des primates, mais des primates bavards.The article's objective is to show that the notion of ritual Goffman is at the crossroads of two major intellectual traditions: the sociology of religion inspired Durkheim, on the one hand, ethology, on the other hand. In his work in the 1950s on "interaction ritual" inspiration Goffman is almost exclusively Durkheim. Interactions are small ceremonies that priests to make little gods. But relations in Public marked a turning point: the analysis of interactions under the influence of ethology, behavioral becomes much more. The ritual becomes a ritual. In his latest work, conversational analysis takes over ethology. Goffman reduces the interaction to a sequence of sequences formalized. The gods have returned to primates, but primates much.