Cet article tentera de dèfinir le fascisme. Une premiére partie rendra comptedu dernier livre deZeev Sternhell, Ni gauche ni droite. Ce livre èclaire le fascisme français d'une façon qui fut trés contestèe mais qui demeure originale. Une deuxiéme partie insistera sur l'ambiguïtè du discours fasciste et critiquera cer-taines théses de Sternhell. Une troisiéme partie s'efforcera de cerner le fascisme europèen de l'entre-deux-guerres et montrera la complèmen-taritè de diverses grilles d'analyse. Dans une quatrième partie, on trai-tera des raisons psychologiques et des (...) conditions sociales de son succés populaire. Car ce succés est une de ses caractèristiques les plus trou-blantes. Enfin, dans une cinquiéme partie, on verra que des règimes politiques trés diffèrents sont accusès de fascisme, parce que chacun, par un trait ou par un autre, ressemble au fascisme de Mussolini ou de Hitler. Mais cela ne justifie pas qu'on les rassemble sous un même vocable. On suggèrera done de restreindre l'usage de la notion de fascisme. (shrink)

Cet article porte sur la question des conditions historiques et sociales de la démocratie, objet de réflexion permanent dans les écrits politiques de Lukács, et singulièrement entre 1945 et 1951, quand il s’engage dans les débats, en Hongrie et à l’échelle européenne, sur la situation politique de l’après-guerre. C’est aussi sous cet angle que Lukács développe ses idées en faveur d’une nouvelle forme de démocratie sociale. On reconstitue ici les arguments historiques et théoriques de Lukács contre la démocratie représentative libérale (...) et et l’on présente la conception inédite de la démocratie socialiste qu’il défend. Mais on analyse aussi l’évaluation lukácsienne du fascisme et son rôle fondamental dans le discrédit de la « réalité politique » de la démocratie traditionnelle. (shrink)

The British Union of Fascists dealt with the contradictions between its fascist ideology and certain institutions and values dominant in Britain in the 1930s. The economic and social conditions in Britain provided the back-cloth from which the BUF's ideology and policies emerged.While critical of Parliament as inadequate for coping with a modern economy, the BUF had to take account of the depth of public attachment to elections and democracy. Corporate state proposals were presented as expressing the British habit of teamwork, (...) and popular control over fascist governments was envisaged via plebiscites. Unusually for fascists, the BUF distinguished between public obligations and private rights and this because of the dominance of individual liberty in the collective conscience.Finally, the specific co-existence of the modern and the archaic in the BUF's discours in terms of British social and historical factors has to be stressed. (shrink)

Josif Hechter, die onder de naam Mihail Sebastian een bekende Roemeense schrijver en essayist werd, wilde zijn joodse achtergrond van zich afschudden en zich met hart en ziel aan de Roemeense cultuur wijden. Het altijd aanwezige, maar na 1925 steeds heviger wordende antisemitisme in zijn land maakte dit streven heel moeilijk. In zijn oorlogsdagboek, dat pas in de jaren tachtig gepubliceerd werd, is een schokkende getuigenis van de moordpartijen op joden, die door de Roemeense fascisten werden uitgevoerd.

L’État européen est actuellement confronté à une crise difficile et dangereuse ; sa forme et son contenu ont un besoin urgent de renouvellement. Ce qui s’offre à nous pour cette réforme de la tête et des membres, à côté du bolchevisme dont les plans de révolution mondiale ne font plus aujourd’hui beaucoup parler d’eux, c’est avant tout l’exemple du fascisme. Nous avons..

Pour ceux qui s'interrogent sur le fascisme d'Emil Cioran ou plus encore de Mircea Eliade, ce livre dissipera les derniers doutes. Loin du péché de jeunesse, on y découvrira, à partir d'écrits politiques inédits en français et d'archives jusque-là inexploitées, l'ampleur du plaidoyer antisémite et ultranationaliste porté par ces deux intellectuels aujourd'hui mondialement célèbres... mais aussi leur obstination à camoufler, voire à recycler après 1945, une filiation idéologique pourtant indispensable à l'intelligence des œuvres de la maturité. De cet " oubli (...) du fascisme ", Eugène Ionesco fut-il le témoin consentant? Le jeune intellectuel de gauche connaissait parfaitement, pour l'avoir combattu dans les années 30, l'engagement de ses deux compatriotes d'origine roumaine. Comment comprendre dès lors l'étrange pacte du silence scellé après-guerre entre les trois hommes? Amnésie complice ou effet équivoque des solidarités anticommunistes de l'exil? Cet essai, dont le ton n'est jamais inquisitoire, vient lézarder des pans entiers de notre culture en montrant comment la pensée d'un Eliade ou d'un Cioran a pu justifier une des dérives les plus meurtrières du XXe siècle. Au fil d'une enquête historique minutieuse, qui nous mènera du Bucarest de la Garde de fer à Paris, en passant par les refuges diplomatiques de la Seconde Guerre mondiale - où, entre Vichy et le Portugal de Salazar, on suivra les trois écrivains en poste dans diverses ambassades d'un pays allié du Ille Reich -, Alexandra Laignel-Lavastine éclaire la face trop longtemps cachée de leurs trajectoires. D'où les deux versants de cette triple biographie intellectuelle qui analyse ensuite avec brio le succès des multiples stratégies sociales et littéraires mises en œuvre pour dissimuler un passé devenu soudain très encombrant. (shrink)

Michel Weber, Covid-19(84) ou La vérité (politique) du mensonge sanitaire : le fascisme numérique, Louvain-la-Neuve, Éditions Chromatika, 2020. 978-2-930517-68-1, pdf 978-2-930517-69-8, 226 pp., 20 € -/- La crise de la Covid-19 n’est pas sanitaire, mais politique, et aucune des mesures liberticides n’est fondée scientifiquement ; par contre, la Covid-19 rend évidente la corruption complète du corps politique et de ses appendices médiatiques et scientifiques. Cette corruption reflète la crise du capitalisme financier, et la volonté des oligarques de détruire la démocratie (...) représentative. Le système politique qui se met en place est bien totalitaire, c’est-à-dire que toutes les facettes de la vie des citoyens seront pilotées par une structure idéologique mortifère ne différenciant plus les sphères privées et publiques. Ce totalitarisme sera fasciste, sanitaire et numérique. (shrink)

In Anti-Oedipus and A Thousand Plateaus, Gilles Deleuze and Félix Guattari emphasise the difficulty of confronting ‘micro-fascisms’. Such fascisms occur at the micropolitical level as they permeate and modulate across social collectivities and networks. Arundhati Roy’s novel, The God of Small Things, reflects upon overt and violent modes of social division and classifications that determine ‘who should be loved and how. And how much’. Such a system ‘restrains or limits the individual’s power’, diminishing the ‘capacity to be affected’, (...) as Deleuze wrote in Spinoza, thereby nourishing and sustaining the fascists inside of them. This article will examine micro-fascisms within Roy’s novel, demonstrating how they function at the individual and interpersonal level. (shrink)

En Italie, bien que le secteur masculin se soit continuellement développé (en atteignant son point d’orgue avec le fascisme), l’éducation physique féminine a rencontré des difficultés à être mise en œuvre dans un pays profondément pénétré de traditionalisme, de religiosité et de misogynie. Jusqu’à l’évènement de la révolution fasciste, a plupart des Italiens croyaient à l’infériorité physique et mentale des femmes et les pionnières du sport féminin étaient ridiculisées ou perçues avec suspicion. Le régime mussolinien a promu l’émancipation sociale des (...) Italiennes à contrecœur grâce à un programme d’activités physiques extensif et fortement organisé. Dans ces années, un corps féminin bien entraîné n’était pas seulement une forme d’expression de la modernité fasciste, mais aussi un moyen essentiel d’accroître aussi bien la démographie que la santé de la population. Les initiatives sportives féminines étaient également considérées comme une bonne manière d’afficher aux yeux du monde l’image d’une nation forte peuplée de citoyens physiquement et moralement robustes. Alors que l’esthétique du corps mâle idéal était clairement incarnée par Mussolini – l’exemple vivant de la virilité athlétique fasciste – le modèle idéal de féminité fasciste était moins figé dans la mesure où il a connu plusieurs transformations résultant de conceptions contradictoires et d’options politiques différentes. (shrink)

In the first volume to place Deleuze and Guattari's philosophy in the context of contemporary fascism, international contributors uncover and reflect upon the anti- and non-fascist ethics situated in their framework and that of the scholarship that followed after. The 'new philosophy' that Deleuze and Guattari propose to us is engaged and situated and it asks us to map urgent issues, not by opposing ourselves to it, but by mapping how it is part of the everyday, and of ourselves. The (...) global rise of fascism today demands a rigid and careful analysis. The concepts and themes that Deleuze (and Guattari) handed to us in their extensive oeuvre can be of immense help in capturing its micropolitics and macropolitics. All of the contributions in this volume have a keen eye on the practices of fascism today, meaning that they all show us, very much in line with Deleuze's thinking, how fascism works. The book is organized in three parts. The first part (21st century fascisms) focuses on the global threats technologies and algorithmic realities; the second part (situated fascisms) holds analyses of fascisms at work in different parts of the contemporary world; the third part deals with patriarchal fascism and offers concrete case-studies of sexualized and genderized modes of oppression. (shrink)

Het fascisme is uitgeroeid: wat rest zijn nog slechts schimmen. Maar de opkomst van extreem-rechtse partijen, die weliswaar doorgaans klein blijven, maar die niettemin van grote invloed zijn op de politieke agenda van de grotere partijen, duidt erop dat het gevaar voor de democratie nog niet is geweken. Ditmaal komt het niet van buitenaf, maar van binnenuit: wij leven in een tijd van zacht totalitarisme, van verslapping van moraal en wil, van passiviteit.

" Le vieux fascisme si actuel et puissant qu'il soit dans beaucoup de pays, n'est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d'autres fascismes. Tout un néo - fascisme s'installe par rapport auquel l'ancien fascisme fait figure de folklore [...]. Au lieu d'être une politique et une économie de guerre, le néo - fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d'une " paix " non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de (...) toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d'étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma. " Gilles Deleuze, février 1977. (shrink)

What old Fascisms and new nationalisms circulate in the political spaces of Europe? Through an analysis of their split on immigration policy in 2003, this article examines the myths and ideologies of the two major far right parties in Italy, the Lega Nord and the Alleanza Nazionale. It argues that the anti-imperial mythology of the Lega, based on the defence of Lombardy against the Holy Roman Empire, has led it into a modernist politics of territoriality, borders and homogeneity. On (...) the other hand, the Alleanza Nazionale has used its Fascist heritage, and in particular the mythologizing of the Roman empire, to open up a postmodern imperial politics, involving the expansion of borders, and the incorporation of new peoples and territories. Through the use of interviews with militants and deputies, it looks at how the Alleanza has re-articulated imperial Fascist mythologies within a new pro-European Union discourse, while the Lega has maintained its role of protest against deterritorialization despite the seeming inevitability of the territorial integration. (shrink)

Résumé Née en 1959, l’ autrice retrace depuis sa naissance 20 ans d’ histoire du prolétariat, de l’ engagement communiste, de l’ empreinte catholique, de l’ immigration en Europe et en Afrique du Nord, de la France des taudis et des banlieues. Ce parcours marqué par le féminisme et la lutte contre le patriarcat, l’ ascension et l’ intégration sociales, s’ inscrit dans les débats intellectuels de l’ époque sur le colonialisme, le racisme, le fascisme, le capitalisme, notamment portés par (...) Boris Vian, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, dont elle revendique la filiation. (shrink)

The problem with remembering Auschwitz is that the neoliberal paradigm of economic utility, demotic happiness, and programmed consumption has tended to erase its facticity from public consciousness. Technoscientific capitalism functions as a regime of amnesic performance that prevents a ‘working through’ of the Nazi genocide. I argue that Agamben’s work on the implicit violence of the biopolitical paradigm gives a crucial insight into the fate of humanity in the time of global capitalism. However, I contend that the idea of testimony (...) he presents in Remnants of Auschwitz recapitulates a Heideggerian ontology of experience that is enacted outside of the technological dynamics of trauma and memory. I employ Stiegler’s concept of epiphylogenetic memory, first, to explore the economy of fascisms that has emerged within the networks of global capitalism and, second, to examine the material affects through which Auschwitz returns to the scene of this economy. (shrink)

The thirties constituted in many respects a rich and revealing moment of the history of political commitment of the French intellectuals. Within this conjuncture, the Spanish civil war, by its religious and ideological components, assumed for them a very special importance. The public engagements of Georges Bernanos, François Mauriac and Emmanuel Mounier rather clearly illustrate the cristallization of a new vocation of commitment to which the Spanish events conferred an irresistible character.Although they participated, at different levels, to the big passionate (...) movement which the event generated in France in July 1936, all three agreed, from 1937 on, to recognize that totalitarisms and fascisms then constituted the most dangerous agents in an ill Europe. Finally, one can say that by refusing the temptation which leads men to renunciation, fanatism or personal unexistance, their politica! commitment has certainly illustrated their will to regive a meaning to the human. (shrink)

Au début des années Trente, Georges Bataille écrit pour La Critique Sociale « La structure psychologique du fascisme ». Ce texte, destiné à penser le fascisme – à le théoriser – fait émerger deux concepts qui traverseront, d’une certaine manière, l’œuvre entière de Bataille : l’homogénéité et l’hétérogénéité. Nous revenons ici sur l’emploi de ces notions, sur ce qu’elles désignent en politique au début des années trente, au temps fâcheux de la montée du fascisme.

Benedetto Croce reageert op het fascistisch manifest van Gentile en laat niet alleen zien dat dat manifest net als het fascisme zelf een incoherente en bizarre mengelmoes is, maar roept ook op tot een behoud van de traditionele, humanistische waarden.

David Cumin retrace, dans ce livre, toute l'évolution politique et intellectuelle du publiciste allemand, spécialiste de droit international, mais aussi politologue, philosophe, historien et théologien du IIe Reich jusqu'à la République de Bonn, en passant par la République de Weimar et le IIIe Reich. Juriste universitaire engagé dans une entreprise de refondation antinormativiste de la science du droit, Carl Schmitt est fondamentalement l'adversaire du parlementarisme, du pluralisme et du fédéralisme weimariens, et l'avocat du " système présidentiel " en tant que (...) gouvernement plébiscitaire, autoritaire et unitaire s'appuyant sur l'armée, la fonction publique et le fameux article 48 de la constitution du Reich. Au plan idéologique, ce nationaliste catholique est à la fois un proche du fascisme italien, une figure de la " révolution conservatrice " allemande, un collaborateur du national-socialisme. La problématique nodale de cette biographie, dans un contexte historique catastrophique, est de montrer comment un néoconservateur antilibéral et antimarxiste, devenu un conseiller du gouvernement présidentiel, cultivant un raisonnement ambigu de " défense de la constitution " et dénonçant la " révolution légale ", passe de Schleicher à Hitler, de la " dictature commissariale " au totaler Staat puis au Führerstaat ; s'engage dans une certaine version du national-socialisme ; acquiert et conserve une place de premier rang dans la doctrine allemande ; enfin présente son plaidoyer à et après Nuremberg. (shrink)

Une approche interdisciplinaire du concept de personne permet de mettre en évidence toutes les difficultés à le définir et la fragilité de ce qu’il veut embrasser intellectuellement. Mais « si la personne revient, écrit Paul Ricœur, c’est qu’elle est le meilleur candidat pour soutenir les combats juridiques, politiques et sociaux ». Or une réflexion responsable sur la personne ne peut pas ignorer la voix, même ténue, d’Emmanuel Mounier. Car bien qu’il soit un mouvement protéiforme, le personnalisme évoque, en France, immanquablement (...) le nom de ce penseur inclassable, et de sa revue Esprit. Le personnalisme de Mounier affirme le primat de la personne humaine sur les nécessités matérielles et sur les appareils collectifs qui soutiennent son développement, tout en la distinguant de l’individu en ce qu’elle est une conscience de l’être au monde, par la découverte de l’incarnation, par l’appel à s’approprier la singularité de son existence dans la recherche d’autrui, et par la constitution d’une communauté. Cet article mettra en valeur que le personnalisme de Mounier est d’essence chrétienne et se fonde dans une métaphysique de la relation, sans faire l’impasse sur les reproches, infondés, qu’on fait parfois à Mounier, d’avoir eu, dans sa critique du libéralisme et de la démocratie, des sympathies pour le fascisme. (shrink)

La genèse de la vedette de cinéma qu’effectue Walter Benjamin au chapitre 10 de L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (dernière version, 1939) trouve une résonance politique dans une note de bas de page du même chapitre où la star acquiert un statut analogue au dictateur, quand la technique (de reproduction) de l’œuvre d’art devient elle-même, à travers le cinéma, œuvre d’art. Si les démocraties bourgeoises contiennent, dans leur rapport aux médias de masse, la possibilité de leur basculement (...) dans le fascisme, c’est parce que leurs gouvernants, au même titre que l’acteur de cinéma, deviennent des marchandises, soumises à la loi de la forme équivalente (de la marchandise). L’« esthétisation de la politique » doit dès lors être comprise comme la restitution de l’« aura » et de la « valeur cultuelle » qui l’accompagne, dans et par les conditions qui par définition en constituent la liquidation, à savoir la technique, qui sont l’attribut du pouvoir. Sublimer la marchandise en la présentant sous les espèces de l’œuvre d’art quand celle-ci devient marchandise – ainsi s’institue la star –, et identifier l’homme politique à une œuvre d’art – à une star –, revient à faire de lui l’incarnation du pouvoir : un dictateur. (shrink)

Toutes les cultures ont accordé à la musique un pouvoir surnaturel. Elle fascine le philosophe qui a pu y voir le langage même de l'Idée. Dans l'opéra, elle exalte les grandes figures littéraires auxquelles elle confère la force des mythes. Mais elle est aussi un instrument de fascination des peuples, comme en témoignent son utilisation sous les divers fascismes ou la toute puissance de l'actuel fétichisme musical. Les textes de ce recueil envisagent quatre aspects majeurs de cette fascination musicale. Celle (...) du philosophe qui, de Platon à Nietzsche ou Husserl, parait à la fois enchanté et médusé par le charme de la musique. Celle du poète qui rêve de porter le langage à la limite du dicible, mais redoute, comme Mallarmé, de le voir s'évanouir en musique pure. Celle de l'écrivain qui, tel Hoffmann, Stendhal ou Butor, rivalise parfois avec le compositeur dans l'invention d'une écriture musicale. Celle, enfin, qui nous saisit lorsque l'art lyrique donne à la voix une puissance de séduction démoniaque, où la jouissance esthétique, l'érotisme et la mort se confondent en une expérience sublime. La question de la fascination musicale conduit à s'interroger sur l'essence même de la littérature comme sur les limites de la pensée rationnelle, dans une approche qui unit intimement la poétique et l'éthique, l'esthétique et le politique. (shrink)

In dit manifest uit 1925, ondertekend door een keur aan Italiaanse fascistische intellectuelen, formuleert Giovanni Gentile de geschiedenis en de intellectuele onderbouwing van het Italiaans fascisme.

Beaucoup de surprises attendent le lecteur de ce livre. D'abord celle de l'existence d'une alliance objective entre les deux géants du siècle passé, ayant pu aller jusqu'au pacte tacite, mais constamment renouvelé entre la psychanalyse et la philosophie, anti-hegélienne, bien sûr. Ensuite, celle de la connaissance approfondie des textes de Freud, dès les années 20-30, que pouvait avoir Bataille, et bien avant que Lacan ne s'en empreigne, si l'on veut bien prendre enfin en compte ses écrits du tome II de (...) ses Œuvres Complètes, publiés seulement en 1970. Mais surtout, il devient évident que ce savoir qui est à légitimer, car il est celui d'un analysant, a permis à un écrivain portant ce nom de mener un triple combat : celui, évidemment contre la pusillanimité des plumes surréalistes et toutes les positions qu'il qualifie d'icariennes au regard de l'indécence du sexe ; donc, par là même, l'ouverture d'un autre front : celui d'une réhabilitation de Sade, qui sera présenté dans ces pages comme l'ancêtre le plus direct de Freud, celui-ci offrant enfin à sa " valeur d'usage " une " valeur d'échange " ; enfin la prise en compte effective, non seulement des dangers, mais de la réelle fascination que peut exercer le fascisme sur l'esprit rendu mélanco-lique par tous les progrès d'une science qui évacue la dimension du sujet, le privant de toute attache à sa terre et son histoire. Après la mort du Roi et la mort de Dieu, l'oeuvre relue de Bataille offre ainsi l'occasion de devoir surtout se convaincre de la mort de l'Un. Il importera de bannir l'univocité du sens et d'affirmer la prise en compte, chaque fois que s'énonce un désir, de la contradiction qu'il abrite en son sein entre l'excrétion qu'il permet et la réappropriation qu'il réclame. (shrink)

La pensée de Walter Benjamin constitue la tentative aussi lucide que désespérée d’un intellectuel de contrer ce qu’il sait inévitable : la déshumanisation d’un monde dont la tradition et les valeurs culturelles ont été liquidées par l’expérience de la grande guerre et l’avènement de la barbarie fasciste qui fera de l’histoire une catastrophe. Les stratégies politiques et esthétiques que Benjamin développe afin de combattre la menace du fascisme peuvent être résumées sous la notion de « barbar...

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:The Sacred and the Myth: Havel's Greengrocer and the Transformation of Ideology in Communist Czechoslovakia Marci Shore University ofToronto There is nothing a free man is so anxious to do as to find something to worship. But it must be something unquestionable, that all men can agree to worship communally. For the great concern ofthese miserable creatures is not that every individual should find something to worship that he (...) personally considers worthy ofworship, but that they should find someming in which they can all believe and which they can all worship in common; it is essential that it should be in common. And it is precisely that requirement ofshared worship that has been the principal source of suffering for individual man and the human race since the beginning of history. In their efforts to impose universal worship, men have unsheathed their swords and killed one another.Fyodor Dostoevsky (306) Thus the conflict between the aims of life and the aims of the system is not a conflict between two socially defined and separate communities; and only a very generalized view (and even that only approximative) permits us to divide society into the rulers and the ruled. Here, by the way, is one of the most important differences between the post-totalitarian system and classical dictatorships, in which this line of conflict can still be drawn according to social class. In the post-totalitarian system, 1 64Marci Shore this line runs defacto through each person, for everyone in his or her own way is both a victim and a supporter ofthe system. Vaclav Havel (37) The Velvet Revolution in Czechoslovakia arrived as a symbolically gentle conclusion to a half-century long era ofharrowing violence and totalitarianism in Eastern Europe. It was an era that saw the emergence ofNazism, Stalinism, and various indigenous fascisms, effecting a startling demonstration of the potency of ideology to co-opt minds and to wreak violence. The existence of communist ideology as a myth cohering communist totalitarian societies has been widely enough asserted. Yet this analysis can be taken to a further level through the aid oftwo paradigms. The first is a theory of human relationships developed by René Girard, which blends the disciplines ofliterary criticism, anthropology, philosophy, and political science. The second is a model arising from Vaclav Havel's parable of the greengrocer, told in "The Power ofthe Powerless" (1979). Girard's model posits the existence ofthe sacred, that locus of power that was once the pole of primitive religions. The core of the sacred is transfigured human violence. Girardian scholar Robert Hamerton-Kelly explains the process by which the sacred comes into being: Girard tells us that [the sacred] is a mendacious representation of human violence; "it is the sum ofhuman assumptions resulting from collective transferences focused on a reconciliatory victim at the conclusion of a mimetic crisis." The element of "the overwhelming" defines the Sacred...but its primary content is violence understood as being...outside ofnormal human control. (142) The sacred is established as the result of a crisis, one which finds resolution in the purging ofa relatively arbitrary scapegoat. Following this catharsis, three expressions sustain the sacred: myth, ritual, and prohibition. An examination ofthe evolution ofthese expressions in Czechoslovakia from the Stalinist period through normalization (the so-termed "posttotalitarian " period described by Havel in his essay) reveals much about the paradoxical dynamics ofideologically-based totalitarianism—which Havel defines most poignantly by suggesting that at the essence of ideological totalitarianism is the collapsing of the traditional dichotomy between victim and oppressor. The Sacred and the Myth: Havel's Greengrocer165 A Girardian deconstruction of Stalinism A political space for Stalinism developed in Czechoslovakia through the tumultuous period of Nazi occupation and the communist nature of anti-Nazi resistance. By the eve ofthe 1948 communist coup, the communists had claimed thirty-eight percent ofthe popular vote in free elections. Milan Kundera describes the coup as a usurpation of power "not in bloodshed and violence, but to the cheers of about half the population" (1986, 8). Defining this initial fanaticism was its honesty, especially among the younger generation. A young Stalinist later to become a reformist, and still later a dissident, Zdenek Mlynár, explains... (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Occupy Religion:Theology of the Multitude and Interreligious DialogueJoerg RiegerOne of the big questions for the present is how to bring the different liberation movements together. The different liberation theologies, as is well known, have addressed various forms of oppression along the lines of gender, sexuality, race, ethnicity, class, and other factors. What is it that brings us together without erasing our differences? This question has important implications for interreligious (...) dialogue, as we shall see.In our book Occupy Religion Kwok Pui-lan and I use the term “multitude” to reflect on unity and difference.1 This term, made prominent by political scientists and philosophers Michael Hardt and Antonio Negri,2 has deep roots in our theological traditions. Several decades ago, Korean Minjung theology noted the prominence of the notion of the multitude (this is how the term minjung can be translated into English) in the Bible. In the Gospels, the so-called ochlos (the Greek term for the masses or the common people) does not describe only the ones who are the recipients of Jesus’ transformative ministry; the ochlos also describes the participants in it and the agents of change. In addition, our Latin American colleagues have highlighted the importance of Greek term laos in the biblical traditions, which is also used to designate the common people rather than the elites.There is a distinct difference between the Greek notions of democracy and laocracy or ochlocracy. Democracy describes the rule of the demos, which is constituted by the elite citizens of a city-state. Lower-class citizens, women, and slaves are not part of this rule. Laocracy and ochlocracy, on the other hand, describe the rule of the common people, including the proverbial “least of these” of which Jesus speaks frequently. These common people include all those who have been and are being marginalized on the basis of their gender, sexuality, race, ethnicity, and class. In the ministry of Jesus, which is informed by the ministry of Moses, Miriam, Hannah, and the prophets, the common people are organized and become agents. God values their diverse contributions to life. In the world of laocracy and ochlocracy, there are different ways of being productive in the community, and all of them are acknowledged and needed. As Hardt and Negri remind us, the multitude is not the uniform entity of what has often [End Page 167] been called “the people” in various nationalisms or fascisms. Neither is the multitude the undifferentiated mass or the mob.3What brings the various liberation movements together, therefore, is not uniformity or a request to surrender difference. What brings us together is “deep solidarity,” the recognition that we are all in the same boat under the conditions of global capitalism.4 This insight is related to the topic of class, which has consistently been pushed underground in the United States but which has recently reemerged in the context of the Occupy Wall Street movement. The now-familiar notion of the 99 percent versus the 1 percent is a reminder that the majority of people are benefitting less and less from the neoliberal market economy. This includes even members of the middle class, as they have seen their retirement accounts dwindle, their job security take ever-more severe hits, their benefits erode, and their political power fade. Furthermore, the aspects of gender, sexuality, race, and ethnicity are closely linked to class, as they all increase the disadvantages of people in the neoliberal market economy, thus boosting the reality of deep solidarity. Deep solidarity ties together members of the 99 percent across the lines of gender, sexuality, race, and ethnicity, and it thrives on difference, as they can now work together and make use of their various opportunities and gifts.Deep solidarity differs from conventional ideas of solidarity, which were often based on the idea that those who are privileged place themselves on the side of those without privilege. While it is still possible for members of the 1 percent to place themselves on the side of the 99 percent, the majority of us are now part of the 99 percent, and thus belong to classes that have something to gain from liberation. Class struggle, as... (shrink)

This article deploys Spinoza’s ethic of joy alongside Deleuze and Guattari’s exposition of micropolitics to expose how fascist desires and affects bloom and circulate through digital communications ecosystems that generally promote a diffusion or decentralisation of power. Beyond the steady barrage of alt-right content conscientiously documented by liberal journalists and progressive watchdogs, a more persistent and widespread fascist impulse permeates the very forms of some of our most banal digitally mediated acts and encounters. Rather than a sole looming authoritarian figurehead, (...) the network itself – particularly with the new image paradigms propelled by apps such as Instagram and TikTok – has become the rallying point for the circulation of fascistic affects, burnished through the art and ethos of following: of rules, routines, protocols, accounts. I contend that a joyful passion accompanies much of this everyday experience of keeping up with one’s feeds, engaging the platforms, participating in the spectacles. This is what Sontag, interrogating the appeal of the Third Reich, calls the ‘joy of followers’, a joy in fascist belonging, which is to suggest that fascist movements thrive not only on the circulation of negative affects like hatred and fear, but also on the profusion of pleasure and affiliation. Deleuze’s Spinoza, resolutely anti-fascist, helps us parse this situation as it plays out in the social media sphere. Spinoza offers a bipartite conceptualisation of joy that allows us to diagnose the pleasures particular to fascist belonging and network belonging alike as passive, partial and indirect. Ultimately, what we today share with historical fascisms is a ubiquitous aesthetic that merges art with life and bodies with information, and a corresponding ethos that cultivates conformism, barbarises critical thought and redirects joyful impulses into reactionary social forms. As fascistic power relations spread anew through digital cultures’ newly evolving modes of visuality, hapticity, vibration and expression, one can observe something of what Deleuze calls ‘sad joy’, a sort of joy rooted in conquest and domination. The aim of this article is to root out such sad joys, to appreciate their appeal, and ultimately to reject them in all their various forms. (shrink)

Hmarcuse s'est livré, dans Reason and Revolution, à une critique de fond de la philosophic politique d'Auguste Comte, en qui il va jusqu'à voir un precurseur du fascisme. II reproche au positivisme de ravaler la pensée à une pure soumission de l'esprit aux faits extérieurs, ce qui aboutit en politique à une soumission de l'individu au pouvoir et à l'ordre établi: « Le rejet positiviste de la métaphysique s'accompagnait ainsi du rejet de la prévention de l'homme à changer et à (...) réorganiser ses institutions sociales en accord avec sa volonté rationnelle.». (shrink)

Anthologie de textes, pour la plupart inédits en français, de la philosophe polonaise disparue fin 2010. Barbara Skarga, encore étudiante, s'engage dès 1939 dans l'AK, armée secrète polonaise pour combattre l'occupant allemand. Lors de l'entrée en Pologne de l'armée Rouge, en 1944, elle est arrêtée, comme la plupart de ses camarades. Elle a 25 ans, dont 5 dans la Résistance, en tant que chargée des communications de l'AK. Reconnue coupable de fascisme et de " haute trahison à la patrie soviétique (...) ", le nouvel occupant, elle est condamnée à 10 ans de Goulag et la relégation perpétuelle en URSS. Rentrée en Pologne en 1955, elle se consacrera au développement d'une philosophie de la liberté inaliénable malgré les pires contraintes. (shrink)