Abstract
Cet article propose une spéculation à l’échelle géopolitique de la « réconciliation » entre les Premières nations et l’État colonial canadien, demandant à quoi pourrait bien ressembler une justice qui ne reproduirait pas le monde dont elle cherche à réparer les violences? Il suggère que les conceptions héritées de la justice du côté de l’Occident colonisateur ne sont pas assez bizarres, que les solutions proposées pour faire face à la violence n’ont pas assez d’humour, d’étrangeté, d’instabilité, pour proposer des bascules significatives. C’est du côté de la rencontre avec les « inappropriées » que se jouent de telles bascules, capables de transformer nos rapports à la notion de justice.