Abstract
Dans cet article, la figure de Moïse marquée au sceau du double et du dédoublement est analysée dans ses deux occurrences significatives de l’œuvre freudienne éloignées de plus de vingt ans l’une de l’autre que sont Le Moïse de Michel-Ange (1914) et L’homme Moïse et la religion monothéiste (1938). La figure de Moïse est porteuse pour Freud et l’histoire de la psychanalyse de la double question du renoncement pulsionnel et du refoulement – tous deux inséparables du dédoublement entendu comme séparation d’avec soi, comme séparation à l’intérieur de soi. Figure de l’autre sous les espèces du surmoi ou de l’inconscient, le Moïse de Freud est une allégorie, sinon un analogon, de l’idée freudienne. Il occupe à ce titre dans la psychanalyse une place sans équivalent.