Abstract
Dans la mesure où il achève l’histoire de la philosophie, Hegel se voit conférer un rôle tout à fait singulier dans la lecture heideggerienne d’une telle histoire. Penser après Hegel, c’est donc penser la fin de cette histoire, et par conséquent aussi son autre limite, à savoir son commencement. Or, la signification et la portée de celui-ci se voient bouleversés de part et d’autre de ce qu’il est convenu de nommer le tournant ( Kehre ) de la pensée heideggerienne. Dans un premier temps, le dépassement de Hegel consiste à se recentrer pour mettre en lumière la temporalité constitutive de cet étant pour lequel il y a être, le Dasein, c’est-à-dire son écart fondamental. Dans un second temps, ce que Heidegger tâche, après Hegel, de rejoindre, répond à l’impensé du premier commencement grec, c’est-à-dire avant que la métaphysique, avec Platon, ne débute. Le chemin est alors paradoxalement celui qui, à travers le plus grand éloignement, tente de penser l’être-commençant.