L'âme entre corps et esprit
Abstract
L'œuvre de Michel Henry aura été de « recueillir » et développer le côté affectif de la phénoménologie, que Husserl, dans un passage clé de ses « Idées directrices », a délaissé au profit du côté intentionnel de la subjectivité - tout comme trois siècles plus tôt Descartes avait « recueilli » la subjectivité écartée par Galitée. Le texte qui suit compare le concept de soubassement, ou âme, chez Husserl avec celui de chair chez Michel Henry. On verra que les deux philosophes parlent d'une couche sensible, qu'on peut d'une certaine manière situer entre corps et esprit, de deux points de vue diamétralement opposés. Au-delà de l'opposition entre les deux philosophies, cette recherche mène à une interprétation topologique du rapport ente corps, âme et esprit, tel que suggéré par le terme husserlien de soubassement, et propose un éclairage différent de la notion henryenne d'auto-affection.