Abstract
Des mesures d’urgence limitant l’ouverture des établissements accueillant du public en soirée ont été prises lors de la pandémie de la Covid-19, puis pérennisées. La crise devient une opportunité pour le gouvernement égyptien de légiférer sur la nuit. Cette volonté est réitérée en 2022 dans le contexte de la crise de l’énergie. Les cafés populaires, _ahâwî baladî_, font partie des établissements ciblés par ce qui apparaît comme une tentative de reprise en main de l’espace public. Café et période nocturne sont associés au sein d’un système de représentations souvent négatives qui font intervenir la figure de l’homme oisif délaissant son foyer. Volonté de contrôle du temps, de l’espace et des mœurs s’entremêlent. Cependant, propriétaires, serveurs et clients résistent face aux tentatives des autorités publiques de réguler la nuit, témoignant du rôle central de cette dernière, tant au niveau économique, social, culturel que récréatif. Au Caire, la nuit est effectivement une véritable man...