Noesis 39:123-142 (
2025)
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Abstract
Cet article se propose de prolonger deux études métaphorologiques qui se déploient dans l’œuvre de Hans Blumenberg, celle de la connaissance comme terre ferme, et celle de la lumière comme vérité, en les interrogeant par leur envers : il s’agira de les interpréter à l’aune des pensées sceptiques. La métaphore du « fond » de la connaissance, d’une part, remonte à l’Antiquité et se cristallise chez Descartes. Si les scepticismes que l’on qualifiera de « transitoires » ne remettent pas en cause le primat établi par les philosophies dogmatiques du certain sur l’incertain, c’est-à-dire du fixe sur le mouvant, d’autres voies sceptiques ont au contraire permis de souligner les vertus du renoncement à la quête du socle. La métaphore de la lumière comme vérité, d’autre part, traverse elle aussi l’histoire de la philosophie. Cette fois-ci, il s’agira de distinguer le scepticisme radical qui se nourrit d’une obscurité assumée d’un scepticisme poétique, dont Philippe Jaccottet fournira l’exempl...