Abstract
Cet article vise à présenter une dimension peu connue de la pensée de Berkeley à travers une étude minutieuse des polémiques entretenues par ce dernier tout au long de la première moitié du XVIIIe siècle. Ces polémiques, dont le contenu est généralement politique, moral ou économique, reposent sur trois thèses récurrentes et complémentaires, rarement pensées de concert: une philosophie cyclique de l’histoire; une distinction ontologique entre activité et passivité appliquée à d’autres domaines que celui de la métaphysique; une analogie entre monde physique et monde moral qui fonctionne au niveau du rapport entre macrocosme et microcosme. La mise en valeur de ces trois thèses permet d’envisager la philosophie berkeleyenne sous un autre angle, notamment en donnant à son immatérialisme une saveur plus stratégique qu’on ne le fait habituellement.