Abstract
Après l’analyse du problème du corps dans les écrits levinassiens de jeunesse, problème que nous avons exposé dans un précédant numéro de la revue ( Les Études Philosophiques, vol. 113 (2013), n o 2, pp. 201-219), nous nous focalisons dans cet article sur la période moyenne de l’œuvre de Levinas, et notamment sur Totalité et Infini. La corporéité est ici caractérisée constamment par une sorte d’ambivalence, la dimension incarnée du sujet étant souvent placée dans une certaine ambiguïté. Nous essayerons de montrer comment la corporéité, toujours équivoque, fait intimement partie de la relation originaire du sujet avec le monde, avec soi-même et avec l’autre. Pour cela, nous étudierons plusieurs rapports essentiels où intervient le problème de la chair : entre le corps et la conscience, entre le corps et l’élément, entre le corps et l’habitation, entre le corps et le travail, et, finalement, entre le corps et l’autre.