Abstract
In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:IntroductionAu xive siècle, Walter Burley s'est rendu célèbre par les polémiques qu'il a conduites contre la position théologique de Guillaume d'Ockham sur la quantité et sur ses conceptions réductionnistes en philosophie naturelle du mouvement et du lieu, au point de lui avoir consacré en 1335, presque trente ans après ses premiers commentaires aristotéliciens, une réécriture d'un certain nombre de passages de ses œuvres physiques et logiques. Dans sa définition du lieu, Ockham refuse que le terme d'ultimum appartenant au corps contenant, ne soit pas le corps contenant lui-même. L'objet de cette étude est de comparer les études sur le lieu de Walter Burley avant et après 1320. Nous montrerons tout d'abord qu'avant 1320, Burley est marqué par la position averroïste sur le lieu et rejette la définition aristotélicienne des Catégories. Nous constaterons alors qu'après cette date, Burley consacre au lieu une étude beaucoup plus détaillée et développée qui doit prouver contre Ockham que le lieu n'est ni un corps ni une surface. Nous terminerons cette analyse en définissant le critère principal de distinction entre les deux époques d'écriture sur le lieu, l'intérêt accru de Burley pour les indivisibles et la structure du continu après 1320.La Reception Aristotelicienne et Averroïste du Lieu Chez BurleyAristote présente deux définitions contradictoires du lieu. Dans les Catégories, il cite le lieu dans la liste des quantités continues telles que la ligne, la surface, le corps et même le temps. Dans son livre iv de la Physique, le lieu est la limite du corps contenant. Dans le premier cas, le lieu est vu comme une capacité réceptive d'un corps et ses parties, dont la caractéristique est d'occuper un lieu. Dans le deuxième cas, Aristote nie que les parties du corps distinctes du corps, occuperaient un lieu par elles-mêmes. De plus, les parties d'un corps continu ne correspondent pas à la nature des parties qui pourraient être dans un lieu, c'est-à-dire des parties strictement séparées de ce qui fait leur contour. Dans la première définition du lieu comme espèce de la quantité, le lieu possède l'extension tridimensionnelle du corps logé. Cette interprétation est remise en cause dans la Physique. La définition aristotélicienne du lieu d'un corps est finalement basée sur quatre paramètres: le lieu n'est pas une partie du corps logé mais il a une capacité de contenance de ce corps, le lieu est aux justes dimensions du corps logé, le lieu est séparable du corps logé puisque ce dernier peut changer de lieu, le lieu propre se distingue du haut et du bas. Dans l'étude aristotélicienne sur la nature du lieu, sont envisagées quatre possibilités dont seule la dernière est véritablement retenue, puisqu'elle remplit les quatre conditions exposées plus haut dans sa définition: il s'agit de la surface du corps contenant. Aristote rejette les trois autres, le lieu comme forme, comme matière et comme extension ou espace séparé entre les surfaces du corps contenant.Burley adopte la solution médiévale la plus répandue sur les notions contradictoires du lieu selon Aristote: il se réfère à Averroès qui privilégie la définition du lieu de la Physique, comme contour ultime du corps contenant et exclut la solution des Catégories, quand elle est en conflit avec d'autres passages de l'œuvre aristotélicienne.La Conception Averroïste du Lieu Dans les Ecrits D'Avant 1320Une volonté de définir le lieu indépendamment des espèces de la quantitéLes deux premières versions de la Physique de Burley s'appuient sur la définition du lieu comme extrémité du corps contenant, capable de contenir et d'entourer le corps logé sans avoir ses dimensions propres ni être un corps. Deux manuscrits contiennent les questions 35 et 36 du livre iv sur le lieu. Dans la question 35, Burley soutient que le lieu n'est pas une quantité, car il est dans la catégorie de la passion et ne peut avoir une ou plusieurs dimensions. La question 36 reprend l'étude du lieu..