Abstract
Ce texte fait d’abord l’histoire très méconnue de l’Institut d’Esthétique d’Étienne Souriau qui s’est prolongé dans les années soixante-dix avec les recherches poïétiques de René Passeron et aujourd’hui avec l’Institut ACTE dont l’acronyme illustre bien des préoccupations concernant à la fois l’art, la création, les sciences de l’art et l’esthétique. De fait, après Valéry, Souriau a fortement contribué à féconder la poïétique tout en restant fondamentalement du côté de l’ Aisthèsis. Aussi, Passeron, reprenant à son compte la terminologie de Souriau, place t-il la notion d’ instauration (qui peut faire débat) au centre du dispositif poïétique. Par ailleurs Souriau procède aussi à une clarification des concepts aristotéliciens dont il montre qu’ils font système dans l’analyse de la création et de la réception des œuvres. Ses études des modes d’existence, de « la notion d’œuvre » et de la correspondance des arts demeurent des clefs indispensables pour l’analyse du faire créateur.