Abstract
Cette étude présente un moment assez surprenant du développement de la pensée du jeune Cavaillès : celui d’une affinité avec la pensée métaphysique de Plotin, un Plotin vu, bien sûr, à travers le prisme de l’ouvrage d’Émile Bréhier sur cet auteur (1928). J’essaie de montrer que cette lecture permet de comprendre la vision sous-jacente d’écrits aussi divers que « Éducation morale et laïcité », « Au Barrès du Culte du moi », et, bien sûr, « La philosophie de Plotin », tous publiés par Cavaillès en 1928. En entamant un commentaire littéral de quelques passages, on montre que ces écrits éclairent et sont réciproquement éclairés par quelques réflexions sur l’art et la musique, ainsi que par une lettre assez énigmatique que Cavaillès écrivait à son père en cette même année. Finalement est posée la question des traces que cette étape de la pensée de Cavaillès a pu laisser dans sa philosophie ultérieure – celle dite « du concept ».