Clio 34:125-136 (
2011)
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Abstract
L’article se propose d’explorer ce qui est dit du mariage et de l’amour dans la correspondance d’une famille bourgeoise qui couvre plusieurs générations sur un large xixe siècle. Trois épisodes ont été retenus qui permettent d’observer bien des tensions entre mariage arrangé et mariage d’inclination. D’abord, au début du siècle, la correspondance d’un jeune homme à l’aube d’une brillante carrière scientifique explicite les « raisons » sociales et économiques qui déterminent son choix matrimonial. Puis, dans les années 1840-1843, l’échange entre fiancés montre comment se construit le sentiment amoureux dans le respect de l’autorité parentale et des conventions en vigueur. Enfin, en 1858, autre moment stratégique dans le processus d’ascension sociale, la correspondance résonne des tractations menées par la famille pour conclure une union d’intérêt. À toutes ces étapes, il apparaît que les femmes assument leur destin social, qui est vécu et écrit comme une responsabilité face au cheminement des hommes de la famille.