Abstract
Cette contribution apporte des éclaircissements sur le rôle du médecin et psychanalyste Heinrich Meng dans les réseaux de l’Institut de recherche sociale, en particulier sur sa perspective hygiéniste en santé mentale. Directeur adjoint de l’Institut de psychanalyse de Francfort au côté de Karl Landauer, Meng fut le porteur d’un programme de réformes sociales et de prévention appelé Psychohygiene, une conception de l’hygiène mentale adossée à la psychanalyse. Ce cadre de référence explique pourquoi et comment Meng a surtout été force de propositions en prophylaxie plutôt qu’en théorie, à l’unisson avec les pédagogues et les associations engagées dans la prévention en santé mentale. Même si Meng fut l’éditeur de nombreux ouvrages de psychanalyse appliquée aux institutions sociales, il est resté en marge de la Théorie critique, à la fois à l’écart des sciences sociales et en dehors des premiers cercles de l’institut en exil.