Abstract
Résumé La notion de Mythe du Donné, due initialement à Wilfrid Sellars, a été conçue comme un repoussoir pour une théorie adéquate de la perception et de son rapport au jugement (ou à la croyance). Dans cet essai, j’examine la reformulation du Mythe du Donné proposée récemment par John McDowell. La seule manière d’échapper au Mythe, selon McDowell, est de considérer le contenu de l’expérience perceptive comme étant à la fois conceptuel et intuitionnel, alors que le contenu du jugement est conceptuel et propositionnel. Je critique l’approche de McDowell, en désamorçant l’une des motivations en faveur de l’existence du contenu intuitionnel, à savoir la prise en compte de la phénoménologie de la présence perceptive. Je défends la thèse selon laquelle la présence perceptive est un sentiment ou ressenti extérieur au contenu perceptif, voire à l’expérience perceptive elle-même. Cette thèse présente l’avantage de nous ramener aux raisons principales de différencier le contenu perçu du contenu jugé, qui sont d’ordre épistémologique. Comme j’essaie de le montrer, une telle différenciation ne nous engage pas au Mythe du Donné, y compris dans sa formulation mcdowellienne.