Abstract
Montaigne renonce à « former » l’homme et il s’adonne plutôt à le « réciter », en représentant « un particulier bien mal formé ». Cependant, la question de la forme, à définir ou à imposer, reste au cœur de son projet philosophique et littéraire. Dans une page capitale du dernier des Essais, Montaigne utilise en particulier la notion de « réformation » pour penser le processus qui permet de faire du doute la « maîtresse forme » de l’esprit. Cette réformation de l’entendement, dont Pascal soulignera l’importance et la difficulté, ouvre à une nouvelle compréhension de ce qu’on nomme, faute de mieux, le scepticisme des Essais.