Abstract
Le néo-russellien et les néo-frégéen soutiennent tous deux que certaines de nos pensées sont irréductiblement singulières et que cette singularité tient à la relation d’accointance que nous avons avec l’objet de la pensée. Cette relation d’accointance semble imposer une condition de transparence recognitionnelle qui empêche de considérer que deux objets avec lesquels nous entretenons une relation d’accointance puissent être les mêmes, sans que nous sachions qu’ils le soient. Il faut soit abandonner une notion de transparence présentationnelle, comme le font certains néo-russelliens, en lui substituant une notion causale d’accointance, soit la conserver pour la rendre compatible avec les contraintes de Frege de Campbell. J’essaie de montrer que cette dernière rencontre de sévères difficultés, puisque la condition de transparence présentationnelle s’appliquant aux modes de présentation eux-mêmes, interdit à ces modes de remplir en même temps la double fonction qui est la leur : présenter un objet et le discriminer parmi d’autres.