Abstract
On considère souvent que l’apport de S. Freud sur la fratrie est mineur, car trop référé ou rabattu sur le couple parental et le complexe d’Œdipe. Nous montrons que cette idée répandue est en partie erronée : à partir des principales occurrences sur la fratrie et si nous nous préoccupons plus particulièrement de la question de la séduction, une théorie implicite du lien fraternel s’ouvre, donnant des éléments de compréhension essentiels concernant l’enfant et l’adolescent. Ceux-ci concernent notamment l’idée que, chez l’enfant, la séduction est secondaire à la haine primitive ressentie à la naissance d’un puîné; et, au moment de l’adolescence, le frère ou la sœur constitue un viatique vers l’investissement de l’objet sexuel adéquat.