Abstract
Il est établi de longue date, dans le domaine de la morphologie, que la dérivation précède la flexion, et non l’inverse. L’on doit à Stump notamment d’avoir souligné le fait que les données bretonnes pouvaient échapper, pour partie, à cet universel. Cette interprétation a fait l’objet d’une réévaluation récente de la part d’Acquaviva pour lequel seules des unités relevant de la flexion du nombre peuvent, en breton, être mobilisées comme bases dérivationnelles. Pour Belder, la flexion ne précéderait pas la dérivation en breton, le pluriel1 précédant un pluriel2 n’ayant d’autre statut, dans cette langue, que celui d’un allomorphe thématique. L’objectif qui est le nôtre dans cet article est de démontrer que la sélection d’une base fléchie n’est pas propre, en breton, aux noms pluriels. Elle s’intègre, dans certains cas, à une problématique plus générale de redoublement d’une même marque morphologique.