Abstract
Lorsque je rêve que je commets un délit, dois-je être blâmée pour mon rêve, ou pour ce que je fais en rêve? Augustin, comme la plupart des Pères de l’Église occidentale, répond par la négative à cette question. Pourtant, il défend plusieurs thèses qui semblent difficiles à concilier avec celle de la neutralité éthique des songes. En particulier, il considère que les émotions ou les pensées oniriques sont de véritables affects, sont de vrais actes de connaissance, et que nous les reconnaissons comme tels au réveil. En prenant en compte la phénoménologie très fine du rêve qu’offre Augustin, nous tenterons de comprendre pourquoi il tient pour évident qu’en rêve, il n’y a pas de péché.