Abstract
Au cours des dernières décennies, d'importants philosophes tels Walter B. Gallie, Arthur Danto, Louis Mink, Hayden White et Paul Ricoeur ont mis l'accent sur le rôle de la narration en histoire. Le présent texte rappelle les thèses de ces auteurs et porte ensuite une attention particulière aux travaux de David Carr voulant que l'action historique elle-même ait une structure narrative. L'article discute des conséquences de ce « narrativisme » en prenant parti dans un débat alimenté par des interventions comme celles de William Dray et de Noël Carroll. Il soutient qu'une thèse «réaliste» en la matière risque de déboucher sur la réactualisation d'une forme de philosophie spéculative de l'histoire, ce qui ne va pas sans soulever quelques questions à propos de l'analyse politique et de la pratique de l'histoire.