Abstract
Le principe de causalité empêche-t-il de penser la responsabilité? Rend-il vain la distinction entre les agents responsables et ceux qui bénéficient d’excuses? Parce que les arguments anti-déterministes posent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent, nous soutiendrons que l’effort pour penser à la fois le déterminisme et le libre arbitre est notre meilleure option pour justifier la responsabilité légale comme morale. Nous verrons que les explications mécanistes ne menacent pas nécessairement les pratiques qui nous conduisent à considérer autrui comme responsable de ses actes. En dernier lieu, l’irréductibilité à la fois des termes moraux à des descriptions, et des jugements pratiques aux jugements théoriques, permettra de montrer qu’aucune connaissance déterministe ne peut se substituer à nos délibérations, et qu’il est donc rationnel de se considérer soi-même comme un agent moralement responsable.