Abstract
L’évolution de la société se traduit dans le langage. Au Moyen Âge, notairesse, tutorresse et défenderesse rendaient visibles, dans les textes, l’épouse et la femme agissant dans la société. À notre époque s’emploient des noms, tels infirmière, institutrice et vendeuse, qui ne sont pas neufs. Simultanément, comme la femme accède à des professions réservées aux hommes, s’installent des appellations féminines nouvelles telles que (la) juge, (la) pénaliste, présidente, consœur, avocate, magistrate, huissière, enquêtrice. Au Québec, en Suisse, en Belgique et en France, des textes officiels recommandent la féminisation. Celle-ci suscite les passions parce qu’elle touche aux traditions, au savoir-vivre, aux préjugés, au souci d’égalité et surtout à l’identité de la personne. Même si des raisons culturelles et sociales freinent l’évolution des mentalités, la progression de la féminisation dans l’usage constitue un fait linguistique remarquable