Abstract
Habituellement le processus de deuil suite à la mort d’une personne significative évolue favorablement vers une fin, marquée par la réorganisation de la vie et la capacité de réinvestissement chez l’endeuillé. Mais le deuil peut se compliquer. L’absence de deuil ou le deuil-non-fait en est une complication grave à l’origine de désordres somatiques et psychologiques et d’une entrave au bon développement psychique chez l’endeuillé et même sa descendance. L’auteur présente deux observations cliniques de deuils-non-faits qui illustrent d’une part, le concept de crypte avec l’identification d’un enfant épileptique à un « double » mort tenu au secret, et d’autre part, celui d’absence symbolique de sépulture où le mort reste « accroché » au vivant. Ces observations montrent aussi qu’un deuil peut n’être pas définitivement gelé et s’enclencher bien des années plus tard, avec même, une surprenante facilité, pourvu que le deuil soit entendu.