Semiotica 2005 (157):431-451 (
2005)
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Abstract
L’article examine la question des racines pulsionnelles du narratif en analysant le statut et la fonction du concept métapyschologique de pulsion dans les thèses sémiotiques de Jean Petitot. Cette question est d’ordre épistémologique et concerne la présence de thèses lacaniennes dans une théorie sémiotique qui affirme la morphogenèse du sens à partir d’un substrat naturel. L’article explique comment les critiques que Petitot adresse au structuralisme lacanien en 1981 s’insèrent dans une réinterprétation bioanthropologique et naturaliste de la métapsychologie freudienne et comment cette réinterprétation précède et prépare la refondation morphodynamique de la sémiotique greimassienne. Après avoir discuté les arguments que Petitot présente pour faire de Lacan un précurseur du ‘tournant morphodynamique,’ l’article se centre sur la redéfinition de pulsion comme prégnance sémique. Il expose les avantages théoriques de cette notion, mais aborde également l’antinomie qu’elle contient. La conclusion en est que la redéfinition de la pulsion comme prégnance sémique escamote la nature sexuelle de la libido et projette sur la sémiotique morphodynamique l’ombre de ‘l’illusion archaïque.’