Abstract
Le présent article propose d’articuler la notion de bêtise telle qu’elle est élaborée par Gilles Deleuze dans ses premiers ouvrages au concept de honte. Dans cette articulation entre pensée philosophique, bêtise et honte, les théories cliniques déployées par Deleuze et Guattari s’imposent comme une élaboration centrale du projet métaphysique porté par Deleuze au travers du concept de bêtise. Le mouvement de pensée initié par Deleuze, prenant une ampleur explicitement clinique et politique avec Guattari, semble être réactivé dans le champ clinique contemporain. Nous observons une actualité (ou une réactualisation) des critiques des théories psychanalytiques et psychiatriques qu’ils ont déployées dans les années 70. La figure deleuzienne de l’idiot permet de penser le type de position qu’occupent les auteurs et les autrices qui, actuellement, soulèvent les enjeux épistémologiques, politiques et cliniques du genre. Sur son revers, elle interroge ce que l’idiotie, au sens deleuzien, fait à la bêtise et à la honte.