Dialogue 10 (1):116-123 (
1971)
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Abstract
Ecrire un ouvrage intitulé La Révolution galiléenne; n'y faire l'analyse de la production d'aucun concept; n'exposer le procès de formation ni de la dynamique galiléenne, ni des rapports constitutifs de la théorie copernicienne à la mathématique ptoléméenne, ni de la géométrie analytique ou du principe d'inertie; taire l'architectonique des Principia de Newton et la récurrence qui s'y exerce sur les travaux de physique et d'astronomie mathématiques du siècle; tenir à juste raison que les sciences ont rapport à autre chose qu'elles mais seulement pour parler de cet autre sans jamais penser distinctement les articulations spécifiques de ce rapport, tout en faisant néanmoins de locutions impliquant l'épistémologie un usage plus fréquent que peut être tout autre historien des sciences antérieur; tenir enfin le discours de la « culture occidentale » sur la science sans rien nous dire précisément sur celle-ci, en parlant toujours de celle-là, tel est le pari qui vient d'être en 900 pages formant deux tomes, tenu et gagne. On montrera de façon sommaire que pareille entreprise comporte des aspects moins gratuitement ludique qu'il n'y paraît ici.