Abstract
La preuve ontologique fait plus qu'appuyer celles de la IIIe Méditation. Elle vise à répondre enfin à ceux « qui aimeront mieux nier l'existence d'un Dieu si puissant, que de croire que toutes les autres choses sont incertaines », donc à des mathématiciens athées, reprenant ainsi, pour l'éliminer, une des alternatives déployées à la Ie Méditation. Dieu, condition suffisante de la connaissance (Méditations III & IV), en devient la condition nécessaire aussi (Méditation V). Cette preuve permet donc à Descartes de parer à la possibilité d'un rationalisme – cartésien certes – mais athée. Nous concluons en faisant le point sur le débat qui opposa MM. Gueroult et Gouhier, sur ce sujet, vers 1958. The ontological proof does more than corroborate those of Meditation III. It seeks to answer at last those « who would prefer to deny the existence of so powerful a God, rather than to believe that everything else is uncertain » (atheistic mathematicians), thus taking up again, in order to rule it out, one of the alternatives presented in Meditation I. God, the sufficient condition of knowledge (Meditations III & IV), now becomes its necessary condition as well (Meditation V). This proof thus enables Descartes to forestall the possibility of an atheistic, even though Cartesian, rationalism. We conclude with an assessment of the debate which opposed Messrs. Gueroult and Gouhier, on this topic, around 1958.