Abstract
S’il est bien une passion libre pour Descartes, c’est la générosité. Or, si toutes le sont pour Sartre, la générosité n’en est pas moins la passion de la liberté. On ne s’étonnera donc pas que Sartre puisse, avec Descartes, faire l’éloge de la générosité. On le fera néanmoins à le voir aussi bien, contre lui, en faire la critique. Sans doute cette ambivalence dans le traitement de la générosité par Sartre s’explique-t‑elle par l’ambiguïté de cette passion elle-même. Mais son auteur n’est pas sans jouer double jeu, feignant d’être stupide dans la présentation qu’il donne de la position de Descartes relativement au problème des passions, pour que sa propre conception de celles-ci et de la liberté qui y préside paraisse d’autant plus subtile.