Abstract
Cette étude porte sur la diffusion et la signification des figurines mycéniennes trouvées au-delà des frontières du monde mycénien, dans des régions à la fois lointaines et culturellement hétérogènes, comme le Proche-Orient, l'Asie Mineure et la Méditerranée occidentale. Les figurines, qui font partie des témoignages de la culture matérielle liés à l'idéologie religieuse et aux pratiques cultuelles, contribuent, comme on l'a soutenu, à la reconnaissance de l'identité nationale. Pour déterminer la signification et la fonction de ces objets importés, on examine ici certaines données, comme leur répartition numérique et géographique et surtout leurs contextes archéologiques, en les confrontant à leur environnement originel. On s'aperçoit ainsi que les sites qui ont fourni des figurines mycéniennes sont peu nombreux, même si leur répartition géographique est étale et suit celle de la céramique; que le nombre de figurines trouvées sur chaque site est lui-même extrêmement réduit, et que la plupart d'entre elles sont dépourvues de contexte archéologique. Leur présence isolée, qu'elles proviennent de contextes funéraires ou religieux, suggère qu'il s'agit probablement d'objets de prestige ou à caractère exotique, dont l'implication dans le réseau d'échanges est tout à fait occasionnelle. A l'inverse, leur abondance sur certains sites et leur corrélation avec des contextes rituels, comme c'est le cas par exemple à Ras Shamra, invite à leur attribuer une fonction comparable à celles qu'elles ont dans leur environnement originel, ce qui renforce l'idée d'une installation mycénienne dans la région en question.